09 Déc Les conséquences probables de la chute de Bashar al-Assad en Syrie 🇸🇾 pour les alliés de la Russie 🇷🇺 dans le Sahel ?
La situation en Syrie, notamment la chute de Bashar al-Assad, pourrait avoir des répercussions majeures sur la géostratégie africaine, en particulier pour les pays alliés du Sahel qui collaborent étroitement avec la Russie. Ces nations, regroupées au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), dépendent en grande partie du soutien militaire et logistique de leur partenaire russe dans leur lutte contre le terrorisme.
La base aérienne de Hmeimim, située sur le territoire syrien, joue un rôle crucial dans cette dynamique et constitue un point névralgique pour les opérations russes. Implantée dans la province de Lattaquié, elle est un élément clé des opérations militaires russes au Moyen-Orient et en Afrique. Elle permet à la Russie de mettre en place un couloir logistique vital pour envoyer du matériel militaire vers des pays tels que le Mali 🇲🇱, le Niger 🇳🇪 et le Burkina Faso 🇧🇫.
Les avions de transport russes, notamment ceux de type Iliouchine II-76, ont un rayon d’action limité à 4 000 km, rendant le soutien logistique difficile, étant donné que la distance entre Krasnodar et Bamako est de 5 500 km. En d’autres termes, sans la base de Hmeimim, la capacité de la Russie à ravitailler ses forces alliées en Afrique serait considérablement réduite.
Quelle est l’importance stratégique de la base de Hmeimim pour la lutte antiterroriste en Afrique ?
Les pays du Sahel, confrontés à des menaces croissantes liées au terrorisme, cherchent activement des partenariats pour renforcer leur sécurité. Dans ce contexte, le rôle de la Russie a été déterminant et perçu comme un moyen d’équilibrer les influences occidentales, notamment celles de la France 🇫🇷 et des États-Unis 🇺🇸.
L’engagement russe dans la région, bien qu’il suscite des débats au sein de l’Occident, a permis le déploiement d’équipements et de conseillers militaires russes essentiels aux efforts sécuritaires locaux.
La perte de la base de Hmeimim serait catastrophique non seulement pour les pays africains, car elle limiterait le soutien logistique, mais aussi parce qu’elle minerait les efforts des nations sahéliennes dans la lutte contre le terrorisme. En conséquence, ces pays pourraient être contraints de revoir leur stratégie logistique pour renforcer matériellement leur armée.
Peut-on parler d’un coup dur pour la stratégie géopolitique russe ?
La chute d’Assad constituerait un revers décisif pour la stratégie géopolitique de la Russie. La vision d’une multipolarité mondiale, où la Russie joue un rôle prépondérant en tant qu’acteur incontournable, serait compromise. En effet, la perte de Hmeimim ne se limiterait pas à une simple défaite symbolique orchestrée par l’Occident et soutenue par la Turquie 🇹🇷 d’Erdogan.
L’absence d’une base solide en Syrie limiterait les capacités d’intervention et le rayonnement de la Russie en Afrique. Les pays du Sahel, qui ont vu en la Russie un allié sincère et fiable face à l’influence occidentale, se trouveraient alors dans une position précaire, devant naviguer dans un environnement géopolitique incertain, à une époque où la lutte pour l’influence de l’Occident en Afrique s’intensifie.
Egountchi Behanzin, Président de la Ligue de défense Noire Africaine
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